DOSSIER : ENQUÊTE : QUE SE PASSE-T-IL À SUPINFO ?
SUPINFO, école pionnière dans la formation de bac + 5 en informatique, connaîtrait-elle de sérieux bugs ? 2 de ses 32 sites régionaux, en conflit avec la direction de l’école, conseillent aux étudiants de ne plus s’inscrire sur le portail centralisé. La mise en place à la rentrée 2009 du e-learning à une large échelle, sans tutorat, est vivement critiquée par des étudiants sur plusieurs forums. Le président de Supinfo est par ailleurs en procès pour des contentieux financiers et sur l’utilisation abusive de la marque avec 3 des 6 franchises signées récemment. Que se passe-t-il exactement à SUPINFO ? Pour vous aider à y voir plus clair, l’Etudiant a enquêté.
Inscriptions à SUPINFO : à qui se fier ?
A SUPINFO, les pré-inscriptions sont ouvertes pour demander une admission en 1re, 2e ou 3e année. Les candidats doivent formuler en ligne un vœu pour l’un des sites de l’école, sachant que certains, comme ceux de San Francisco ou de Montréal, sont très demandés. Et s’acquitter, dès la pré-inscription, de 1.000 € des 5.000 € que coûte une année d’études.
"Site officiel d’admission" contre "Inscriptions officielles"
Une formalité classique dans cette école privée pour réserver sa place, sauf que, cette année, un message alerte ainsi les étudiants : "ATTENTION : SUPINFO ne dispose que d'un seul site officiel d'admission en ligne pour l'inscription sur tous ses campus en France et dans le monde, quelle que soit la ville : enrolment.supinfo.com. Toute existence d'autres sites non officiels et notamment de sites dédiés à un campus ou à une ville n'est en aucun cas sous la responsabilité de SUPINFO. Aucun étudiant s'inscrivant sur des sites non officiels ne pourra prétendre à une admission à SUPINFO et obtenir le seul titre reconnu par l'Etat de SUPINFO."
Le message, répété à plusieurs endroits du site, fait référence aux sites Web de Bordeaux et Toulouse qui renvoient les étudiants vers un site d’inscription régional. "Les admissions 2010 sont ouvertes ! (…) Désormais, les inscriptions officielles pour le campus SUPINFO Bordeaux se font exclusivement sur ce site régional", annonce ainsi le site bordelais à l’instar de son homologue toulousain. De quoi s’y perdre pour les (futurs) étudiants de ces écoles…
Franchiseur contre franchisés
"Site officiel d’admission" contre "Inscriptions officielles" : quel litige se cache derrière cette guerre d’appellations ? Plusieurs contentieux financiers et juridiques opposent la SOC (Sud Ouest Campus), propriétaire des franchises de Bordeaux et Toulouse d’une part, à la société Educinvest, gérant la marque Supinfo et propriété à 100 % du président de Supinfo, Alick Mouriesse d’autre part.
"À nos étudiants de Bordeaux et de Toulouse, nous déconseillons fortement de s’inscrire pour l’année prochaine sur le site de Supinfo, affirme Lionel Desage, responsable de Supinfo Bordeaux au sein de la SOC. Car si dans les mois qui viennent la situation empirait, nous ne pourrons pas les rembourser puisque cet argent ne rentre pas dans nos caisses. S’ils veulent venir chez nous, il faut qu’ils s’inscrivent auprès de nos écoles, mais pour l’instant sans verser d’argent." Avant d’ajouter : "Les étudiants sont encore un peu partagés et ne savent pas quoi penser. Mais les parents, eux, ont très bien compris qu’il s’agit d’un système de cavalerie. Il mène tout le monde au fond du gouffre pour sauver sa peau".
Mis ainsi en cause, Alick Mouriesse, lui, dénonce des prises d’indépendance coupables de la part de ces sites franchisés et affirme que "la SOC fait croire que Educinvest est sur le flanc. C’est faux. On ne veut pas donner cet argent à la SOC [voir encadré] alors qu’elle est dans une logique de torpillage, en détournant notre clientèle vers ses sites et en nuisant à notre réputation".
Des étudiants dans l’incertitude
Ce conflit ouvert entre franchiseur et franchisés laisse les quelque 600 étudiants des sites de Bordeaux et Toulouse et les futurs candidats dans l’incertitude. Initialement fixée au 18 février 2010, la date limite des pré-inscriptions a été prorogée par la direction de Supinfo jusqu’au 15 mai 2010.
"Site officiel d’admission" contre "Inscriptions officielles"
Une formalité classique dans cette école privée pour réserver sa place, sauf que, cette année, un message alerte ainsi les étudiants : "ATTENTION : SUPINFO ne dispose que d'un seul site officiel d'admission en ligne pour l'inscription sur tous ses campus en France et dans le monde, quelle que soit la ville : enrolment.supinfo.com. Toute existence d'autres sites non officiels et notamment de sites dédiés à un campus ou à une ville n'est en aucun cas sous la responsabilité de SUPINFO. Aucun étudiant s'inscrivant sur des sites non officiels ne pourra prétendre à une admission à SUPINFO et obtenir le seul titre reconnu par l'Etat de SUPINFO."
Le message, répété à plusieurs endroits du site, fait référence aux sites Web de Bordeaux et Toulouse qui renvoient les étudiants vers un site d’inscription régional. "Les admissions 2010 sont ouvertes ! (…) Désormais, les inscriptions officielles pour le campus SUPINFO Bordeaux se font exclusivement sur ce site régional", annonce ainsi le site bordelais à l’instar de son homologue toulousain. De quoi s’y perdre pour les (futurs) étudiants de ces écoles…
Franchiseur contre franchisés
"Site officiel d’admission" contre "Inscriptions officielles" : quel litige se cache derrière cette guerre d’appellations ? Plusieurs contentieux financiers et juridiques opposent la SOC (Sud Ouest Campus), propriétaire des franchises de Bordeaux et Toulouse d’une part, à la société Educinvest, gérant la marque Supinfo et propriété à 100 % du président de Supinfo, Alick Mouriesse d’autre part.
"À nos étudiants de Bordeaux et de Toulouse, nous déconseillons fortement de s’inscrire pour l’année prochaine sur le site de Supinfo, affirme Lionel Desage, responsable de Supinfo Bordeaux au sein de la SOC. Car si dans les mois qui viennent la situation empirait, nous ne pourrons pas les rembourser puisque cet argent ne rentre pas dans nos caisses. S’ils veulent venir chez nous, il faut qu’ils s’inscrivent auprès de nos écoles, mais pour l’instant sans verser d’argent." Avant d’ajouter : "Les étudiants sont encore un peu partagés et ne savent pas quoi penser. Mais les parents, eux, ont très bien compris qu’il s’agit d’un système de cavalerie. Il mène tout le monde au fond du gouffre pour sauver sa peau".
Mis ainsi en cause, Alick Mouriesse, lui, dénonce des prises d’indépendance coupables de la part de ces sites franchisés et affirme que "la SOC fait croire que Educinvest est sur le flanc. C’est faux. On ne veut pas donner cet argent à la SOC [voir encadré] alors qu’elle est dans une logique de torpillage, en détournant notre clientèle vers ses sites et en nuisant à notre réputation".
Des étudiants dans l’incertitude
Ce conflit ouvert entre franchiseur et franchisés laisse les quelque 600 étudiants des sites de Bordeaux et Toulouse et les futurs candidats dans l’incertitude. Initialement fixée au 18 février 2010, la date limite des pré-inscriptions a été prorogée par la direction de Supinfo jusqu’au 15 mai 2010.
Bordeaux et Toulouse : deux franchisés en contentieux Les contrats de franchises de Bordeaux et Toulouse ont été dénoncés en décembre 2009 par Educinvest - 9 mois seulement après leur signature - l’école Supinfo invoquant notamment le déménagement des locaux depuis (lire l'enquête d'Educpros). La SOC, propriétaire des deux franchises, réclame en outre le paiement d’1,3 million d’euros dus selon elle par Educinvest en compensation d’une partie des frais d’inscription perçus directement par le siège et non reversés à ce jour. Le tribunal de commerce de Paris lui a donné raison le 24 décembre 2010, mais la SOC n’a pas pu recouvrer sa créance. Un appel de la part d’Educinvest est en cours. Un autre procès doit se prononcer, lui, sur la résiliation des deux contrats de franchise. |
Droit de réponse de Supinfo A la suite de la publication de notre dossier « Que se passe-t-il à Supinfo ? », Supinfo nous a adressé le droit de réponse qui suit. « Supinfo est un établissement d’enseignement supérieur privé fondé en 1965. L’école reconnue par l’Etat français depuis 1972, délivre un titre d’expert en informatique et systèmes d’information. Monsieur Alick Mouriesse, ancien élève de Supinfo, en est devenu le président en 1999. Supinfo est devenue la première école d’informatique en France, à la fois par le nombre d’étudiants qu’elle forme et sa couverture nationale. Elle innove en matière de pédagogie et d’enseignement, à travers ses laboratoires pédagogiques, son corps professoral et ses solutions technologiques comme Campus-Booster. Nous nous développons à l’international et avons ouvert des écoles notamment en Chine, au Royaume-Uni et au Canada. L’école encourage en effet la mobilité internationale. Une enquête TNS-Sofres d’août 2007 classe Supinfo à la troisième place des écoles d’informatique préférées des recruteurs et dans le top 20 national de toutes les écoles d’ingénieurs. Suprinfo jouit d’une excellente image auprès des entreprises, comme en témoigne le président de Microsoft France, parrain de la promotion 2006, qui la qualifie d’ « école prestigieuse ». Depuis 2009, les établissements sont gérés en France par des entreprises franchisées, selon une répartition géographique. Si nous sommes effectivement en procès avec certains franchisés, nous démentons avoir tenu à leur égard les propos qui nous sont imputés dans cet article. » La réponse de l’Etudiant Letudiant.fr a bien contacté Monsieur Alick Mouriesse, président de Supinfo, avant publication de son enquête, et confirme la totalité de son enquête ainsi que les propos qui lui sont imputés. Si nous laissons à M. Mouriesse la responsabilité de la présentation de son école au sein de ce « droit de réponse », nous devons néanmoins préciser que Supinfo n’est pas une école d’ingénieurs habilitée par la CTI (Commission des titres d’ingénieur). |
Fabienne Guimont, avec Sylvie Lecherbonnier
Février 2010
Février 2010
Source: http://www.letudiant.fr/etudes/ecoles-specialisees/que-se-passe-t-il-a-supinfo-18769/inscriptions-a-supinfo-a-quel-saint-se-fier-17040.html
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